L'homme n'est pas fait pour travailler, la preuve : ça le fatigue - Voltaire

Connaissez-vous ces jours où , non sans être malheureux , loin de là , la vie est particulièrement belle, nous partons à la recherche d'autre chose?

Notre esprit se voit vagabonder de lui-même. Vous pouvez lutter, vous pouvez vous débattre, rien n'y fait. Il est le plus fort. Alors on lâche prise, on se laisse errer, on se laisse devenir visionnaires, on se laisse contempler, sous pouvoir bouger un pouce...

Oui la contemplation... S'abandonner aux sentiments, s'abandonner au ressenti... Quoi de plus libérateur en somme. Alors on contemple, et on se contemple. On s'imagine plus tard, on imagine une autre vie, comment cela se passerait-il,nos objectifs à atteindre. Imaginez-vous changer votre vie du tout au tout. Vous ne pouvez pas? C'est normal, je crois. Tant de choses nous rattache à notre vie qu'on ne saurait s'en échapper, tout abandonner et partir, même si il ne s'agit que de changer de rue. Des choses simples comme des choses compliquées qui peuvent ruiner votre moral. Mais on y est attaché,par je ne sais quel prodige de la vie ou du Saint-Esprit. On y est comme prisonnier. Dieu que j'aimerai ne pas avoir tant de contraintes, pouvoir un jour me dire "je m'en vais, ça y est , non sans regrets, mais j'ai besoin de changer d'air et de découvrir. Je vous dis au revoir et on se reverra". Non... Je me sens comme condamné par tant de choses à accomplir et à prouver. Alors qu'il ne suffirait que d'être avec ses amis autour d'un bon verre de vin, gagner sa vie tranquillement,et mener une vie, une vraie de vraie: s'amuser et se plaire.

Drôle d'utopie. Drôle de ressenti. A trop se laisser à la contemplation, j'ai peur que l'on se prenne à espérer, mais espérer est illusoire. Se perdre dans l'espérance est dangereux. Nous nous refusons donc d'espérer, nous contemplons, simplement, et nous rêvons d'une autre vie, d'une alternative à cette routine qui nous englobe et que nous sommes forcés de suivre.

Le silence y est essentiel, à cette contemplation. Je ne parle pas d'un silence de mort, qu'on serait suceptible d'entendre dans les tréfonds de la Terre, mais d'un Silence, d'un beau silence. Entendre le clapotis des remous au bord d'une mer d'huile, voir se refléter les nuages, entendre une oie qui vous regardera comme un seul point dans son long périple. C'est ma définition de la paix: se contempler, en silence.. C'est la plus grande des forces. Peu de gens ont déjà pu ressentir la paix en eux, mais lorsque vous la connaitrez, il est impossible de s'en défaire. C'est comme une quête, dont l'unique récompense est de se retrouver seul, face à soi-même.

C'est une chose dont j'ai besoin et une chose dont personne n'aura la force de me priver. Et si quelqu'un cherche à m'en priver, alors ce n'est pas quelqu'un de bien et de respectable.

J'aime à penser aux gens qui ne connaissent pas ça. Pas par moquerie, ni effet de supériorité, mais parce que je me sens quelque part privilégié, que j'ai une chance incroyable d'avoir ça pour moi.

Bonne soirée.

TPDM

Leona Naess - Leave Your Boyfriends Behind